Nouveau tatouage pour quelqu'un d'anormal [Leo]

Nouveau tatouage pour quelqu'un d'anormal

Penché sur le torse d'Allen, je dessine, à l'encre éternelle les contours du phoenix, traçant les traits, les plumes, la tête, le bec... Le dessin semble naitre véritablement. En fait, c'est un peu ça, avant, il n'y avait rien, et maintenant, il y a l'ébauche d'un oiseau fantastique. Je lui raconte comment j'en suis arrivé aux tatouages et je lui demande comment lui, est arrivé à choisir la police. Oui, c'est vrai que souvent, les écoles des forces de l'ordre ou de l'armée provoque des vocations. C'est bien pour les gamins qui ne savent pas trop quoi faire ou qui ont une certaine dose de violence à canaliser.

- Si vous voulez boire ou vous dégourdir un peu, n'hésitez pas à le dire, on fera une petite pause.

Je continue le dessin jusqu'à ce que les contours soient terminé. Voilà, le phoenix est né, ce n'est encore qu'un fantôme vu que je dois le remplir et ajouter les ombres, mais il est sorti de son oeuf ou plutôt comme il s'agit d'un phoenix, il est né du feu. Je me redresse un instant. Pour observer mon travail. Le pectoral est encore barbouillé d'encre noire étalée et dessiné avec de l'encre violette, mais dans ma tête, je vois déjà le résultat final et ça me plait beaucoup. Je change d'aiguille. Je vais attaquer le remplissage. Je change un peu de position alors que je me reconcentre sur le tatouage. Là non plus, il ne faut pas que je me loupe, parce que du remplissage qui dépasse du trait, ça ne fait pas beau du tout. Le ressenti de la piqure allait être un peu plus intense, car il y avait plus d'aiguilles qui allaient s'enfoncer sous sa peau, mais cela ne serait pas plus douloureux, juste... désagréable probablement.

- Du coup, vous en avez arrêté beaucoup, des méchants?

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Ma peau s'était habituée à la douleur, je ressentais les picotements mais c'est tout, ce n'était pas désagréable et puis après j'aurai un superbe tatouage, de ma création. C'était étrange mais le bruit des aiguilles devenait comme une mélodie, j'étais concentré dessus et mon esprit vagabondait loin, tellement que lorsqu'il me parlait, ce fut comme si je sortais d'un rêve.

"Merci, je veux bien m'étirer les bras et boire de l'eau, j'ai pas l'habitude de rester aussi longtemps sans bouger..."

Lorsqu'il commençait à faire le remplissage, une moue apparue sur mon visage mais disparu quelques secondes plus tard. La douleur était plus intense mais je savais m'adapter à la douleur, merci Allen pour m'avoir appris ça. Je l'écoutais me demander si j'avais arrêté beaucoup de méchants... Moi non, aucun pour l'instant mais je savais que mon frère en avait arrêté un bon paquet il fallait voir les dossiers classés dans son bureau, il était bon dans ce domaine.

"Beaucoup c'est ce qui correspond le mieux, je ne peux pas donner un chiffre, j'ai perdu le compte. Je sais que mon action permet de rendre la ville et la vie des autres un peu plus paisible. Je sais que certains passent entre les mailles du filet mais je finirai par les attraper. Comme un chat à l'affut d'un oiseau, il faut de la patience et attendre le bon moment pour l'attraper. Les êtres humains ne sont pas différents, il y a toujours un moment où ils font un faux pas."

Je me redressai après avoir obtenu sa permission, je m'étirai les bras ainsi que la tête qui craqua un peu. J'observai le tatouage qui prenait forme, j'étais satisfait de ce que je voyais.

"Et vous? Combien de personnes avez vous tatoué?"

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Je souris et je vais chercher un verre d'eau que je pose sur une petite tablette juste à côté de lui, comme ça, il pourra boire quand il le voudra. Quand je reprends le tatouage après le changement de la tête du dermographe et qu'il s'est étiré, nous reprenons la conversation. Il a arrêté pas mal de gens, pour le bien de la ville. Je veux bien le croire. San Francisco attire beaucoup de gens et on a toujours besoin de la Police. Je hoche la tête, mais ne réponds rien, concentré sur ce que je fais. Le téléphone sonne et il en profite pour faire une pause. Je me lève et vais répondre au standard. C'est une prise de rendez-vous, un truc qui ne prend pas une heure. Très bien, dans quinze jours, 10h15. Je raccroche et retourne dans le box. Je suis accueilli par une question et je souris, reprenant ma place.

- J'ai arrêté de compter aussi... Je ne peux même pas vous donner un ordre d'idée... J'en sais rien. J'ai pris une photo de tous les tatouages que j'ai fait et je les ai mis dans des classeurs. Faudrait compter. Je ne peux même pas vous donner un ordre d'idée, parce qu'un tatouage peut prendre un quart d'heure, comme 36 ou 48 heures. Je fais ça depuis 13 ans et j'ai jamais vraiment pris de vacances.

Et je reprends donc le tatouage. Ca y est, l'oiseau commence à prendre vie. Il brule intensément, malgré le fait qu'il soit en noir et gris. J'ai opté pour un noir intense pour le faire bien ressortir lorsque j'ajouterai le gris et le blanc, ça va le rendre vraiment en trois dimensions.

- J'ai tatoué vraiment tout et n'importe quoi. A peu près tous les styles. Je préfère les tatouages réalistes, parce qu'il faut être d'une précision absolue et que j'aime faire ressortir les détails. Mais le style japonais ou le new school, c'est fun aussi.

Je finis par me redresser. Voilà, c'est pas mal. On va laisser la peau se reposer un peu, vu que je l'agresse depuis presque une heure. On va s'attaquer à l'autre partie, le vegvisir. Je lui laisse quelques instants pour bouger ou boire, ou les deux et change à nouveau l'aiguille, cette fois, j'en prends une fine, d'une seule tête.

- C'est parti pour le vegvisir.

J'appuie de ma main libre un peu plus pour éviter qu'il bouge alors que le dermographe s'en va percer la peau pour y injecter l'encre.

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J'ai droit à une petite pause quand Léo va répondre au téléphone, ça ne dure pas longtemps mais suffisamment pour me détendre un peu les muscles. Mine de rien, c'est fatiguant de ne pas bouger, j'avais hâte de voir le résultat, je pouvais voir le phœnix prendre vie, c'était impressionnant.

Lorsqu'il revint, il reprit son travail soigneusement, je m'étais habitué à la sensation désagréable que ça produisait. J'étais excité mais également impatient, j'avais envie de battre ma jambe de nervosité mais je résistais malgré tout.

"Vous êtes un tatouage qui s'adapte, c'est bien car certains sont spécialisé dans un certain style et ne veulent pas faire autre chose. Vous savez vous diversifier et c'est une sacré qualité."

Il m'offre un peu de répit, je bois le verre d'eau d'une traite, j'avais soif, j'avais chaud mais ce devait être normal. Je m'étire de nouveau les épaules et les cervicales avant de reprendre ma place, une chance que le fauteuil est confortable sinon ce serait difficile de rester stoïque.

Je sens sa main s'appuyer un peu plus sur mon pec, pour m'empêcher de bouger, je le laisse faire, je ferme les yeux et laisse mon esprit vagabonder au son du dermographe, c'est comme une berceuse et étrangement, je me mets à somnoler avant de m'endormir silencieusement...

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Tatouer, je fais ça depuis tellement d'années, j'aime faire apparaitre à jamais des formes, des dessins, j'aime quand ça prend vie. Je crois que c'est le plus beau, ce que je préfère vraiment. Partir d'une peau, être concentré sur l'encre qui s'incruste sous l'épiderme et reculer et voir un dessin vivant. C'est juste magique. Je ne me rappelle plus si c'était ce que je voulais faire étant petit, mais j'ai vraiment concrétiser un rêve. Je dessinais déjà étant gamin. Mais là, c'est... ça en devient vivant, de tatouer quelque chose sur une peau. Et quand le client a des petites étincelles dans les yeux, alors là, c'est encore mieux. Ca veut dire que j'ai réussi.

A force d'être concentré sur le tatouage, à faire des traits bien droits, car c'est tout de même la plus jolie partie du tatouage, je trouve, je ne me suis pas aperçu qu'il s'est endormi. Ce n'est que lorsque je sais que cela va être un peu douloureux que je vérifie qu'il résiste. Mais je le vois les yeux fermés, la respiration lente. Je souris et continue mon travail. J'essaie alors d'être le plus délicat possible. Je prends à un moment donné quelques minutes pour m'étirer, vérifier l'heure car Peyton ne devrait plus tarder à revenir de l'école. Elle arrivera telle une tornade et demandera au client s'il veut une licorne en tatouage. Je la connais, c'est ma nièce adorée.

Finalement, je termine plus tot que prévu. J'ai profité du fait qu'il ne bougeait plus du tout pour faire des traits impeccables. Je suis particulièrement fier de ce Vegvisir. C'est juste génial. J'hésite à le réveiller. Non, si quelqu'un s'endort, c'est qu'il est fatigué, non? Et puis, pour l'instant, je n'ai pas de client. Je nettoie le tatouage doucement. Oh que oui, je suis très satisfait de mon tatouage. Je fais chercher une couverture pour la lui mettre sur le reste du torse. Il dort vraiment comme un bébé. Puis je le laisse dans l'alcove et retourne au comptoir, juste à côté de la porte. Je vais avoir quelques instants pour faire deux ou trois papiers, non?

Non, car la porte tinte légèrement, c'est le client d'après qui me prévient qu'il a un imprévu et qu'il doit reporter son rendez-vous. En quelques instants, on lui trouve un créneau. Ca peut peut-être arranger Allen, d'ailleurs, vu qu'il voulait aussi l'Ouroboros... Bah, je lui demanderai tout à l'heure, quand il se réveillera. Le client part et laisse la place à une petite fille qui rentre, tout sourire. Je l'attrape dans les bras et la fait tourner autour de moi, elle rit fort tellement elle aime ça. Oups, ça risque de réveiller le dormeur... Je laisse Peyton à la table en lui disant de sortir ses exercices à faire. Et je retourne dans le box pour vérifier Allen.

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Le temps passe plus vite lorsqu'on dort, le son de la machine m'avait bercé, c'était la première fois qu'une telle chose m'arrivait. Je devais être bien crevé au point d'arriver à cet état. La douleur s'était effacée assez rapidement mais mes rêves n'étaient pas si doux, je n'étais pas dans le monde des Bisounours où tout est rose et joyeux.

Je ne m'étais pas rendu compte que Léo avait fini son oeuvre et d'un coté c'était préférable car comme je l'ai expliqué, mes rêves n'étaient pas tendre. Ce n'était pas non plus un cauchemar, pourtant ce que j'y voyais tendait sur l'avenir que je redoutais, sans mon frère, mon double maléfique, mon protecteur. Cette vision me fit bouger par inadvertance, je me mis à frissonner avant de me réveiller en sursaut.

Les yeux grand ouverts à la recherche d'un repaire dans ma nuit, je mis quelques secondes avant de réaliser où j'étais, je posai mes mains sur mon visage en lâchant un juron.

"Putain... c'était quoi ça..."

J'avais un peu oublié que Léo pouvait être à coté à m'observer. Une chance qu'il n'ait pas été juste à coté, il aurait eu peur et de ce fait, j'aurais fait foirer le tatouage.

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"Putain... c'était quoi ça..."

Je passe la tête pile poil au moment où il se réveille. Et alors je m'approche, tout sourire.

- Vous vous êtes endormi et j'ai pas voulu vous réveiller.

J'attrape un pot de crème et enfile à nouveau un gant. Puis j'indique le tatouage, reprenant mon siège juste à côté.

- J'ai terminé... Si vous voulez le voir, je vais juste mettre un peu de crème avant.

J'étale un peu de crème afin que la peau cicatrise bien. Une fois que la peau aura retrouvé son apparence initiale, le tatouage ressortira parfaitement. Je suis très content de mon travail. Et vu la petitesse du trait que j'ai utilisé, à mon avis, il n'y aura pas de retouche à faire. Peut-être sur le phoenix, mais j'en doute. On verra déjà comme sa peau réagira. Puis une fois tartiné, je me pousse et le laisse se lever, en indiquant le miroir de plein pied sur le mur en face.

- Mon client suivant a dû décommander son r...
- Tu veux une licorne?

C'est Peyton, telle une tornade blonde qui déboule dans le box et qui tend un dessin de licorne baton à Allen. Y'a des bonhommes-batons et y'a des licornes-baton, c'est la spécialité de Peyton.

- Peyton, c'est pas le moment... Je lui souris et m'adresse ensuite à mon client. Pardonnez-la, elle est totalement fan des licornes.

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Je me remis de mes émotions et effaçai cette triste destinée de ma tête grâce à Léo. Je le regardais avec un air un peu groggy, c'était toujours un peu comme ça quand on se réveillait en sursaut. Il était sympa de m'avoir laissé dormir, il faut croire que j'en avait sacrément besoin même ce n'était pas un rêve que je voudrais revivre.

"Merci de m'avoir permis de me reposer. J'ai eu peur en me réveillant de vous avoir fait bouger. Je suis content que ce ne soit pas le cas."

Je le laisse mettre de la crème soigneusement. Le contact de sa main avec la crème fraiche me dit frissonner. Je m'étais levé pour faire face au miroir et j'observai attentivement le tatouage, je m'approchai au maximum pour bien voir les contours et c'est avec un grand sourire que je tournai la tête vers mon tatoueur.

"C'est vraiment du beau travail Léo."

Une petite voix d'enfant se fit entendre, je baissai mon regard pour découvrir une petite fille qui me tendait un dessin. Je m'accroupis pour être à sa hauteur et souris en le saisissant doucement.

"Enchanté Peyton, je m'appelle Allen. Je te remercie, je n'en ai jamais eu."

Je levai le regard pour observer Léo en souriant.

"Pas de souci, j'aime bien les enfants surtout ceux qui m'offre un joli dessin."

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Je nie du chef. Non, j'avais terminé depuis longtemps. D'ailleurs, je mets la touche final au tatouage. Voilà, moi-même je penche la tête sur le côté pour apprécier le résultat. Oui, ce n'est pas que je me lance des fleurs, mais c'est un bien beau tatouage. Je hoche du chef.

- Merci. C'est mon boulot que de faire plaisir aux clients.

Je vais pour lui proposer quelque chose, mais Peyton surgit brusquement trainant avec elle une feuille et un crayon de couleur. Je souris, attendri et lui caresse la tête. Elle rigole, une vraie boule de bonheur, toute contente d'offrir son dessin.

- Si tu veux, tu peux avoir une en tatouage.

- Peyton! Arrête d'embêter mes clients, t'as fini tes devoirs? Elle grommelle et retourne à ses cahiers, avec un grand sourire aux lèvres. C'est à moi de sourire, je suis tellement fier de ma nièce. Peyton... Si je n'en fais pas une tatoueuse... je ne sais pas ce qu'elle deviendra... Elle deviendra peut-être licornologue... Je ne sais même pas si ça se dit... Je reviens dans le présent, me tournant vers l'homme.

- Oh, excusez-moi... ce que je voulais vous dire, c'est que mon dernier client a décommander, alors si vous avez du temps, on peut enchainer sur l'Ouroboros ou bien comme on avait dit. C'est vous qui décidez...

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"C'est gentil Peyton, mais j'ai déjà vu avec ton papa pour les tatouages. Ton dessin me suffit largement."

La petite était mignonne, très sociable, elle devait se faire plein de copines et de copains à l'école. Je me redressai pour faire face à Léo, je me mis à rire quand il me parla de son futur métier, licornologue, c'était assez drôle à entendre.

"Les licornes ca va et ça vient. Si elle en trouve une, il faudra qu'elle me la présente, c'est assez amusant de voir les enfants s'amuser avec des animaux mystiques."

Il me proposa de faire le second tatouage maintenant car il avait un trou dans son planning, ça m'arrangeait car quitte à souffrir un peu, autant tout subir dans la même journée, c'est plus facile à gérer par la suite. Je regarde ma montre pour savoir si j'avais le temps.

"Pas de souci, j'ai le temps pour le 2ème, ça vous remplira le planning. Elle est mignonne votre fille."

Je lui dis ça sans même savoir que ce n'est pas le cas et j'allais me rendre compte de mon erreur.

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- L'année dernière, elle était sur les petits singes, tout mignons, tout adorable. Cette année, c'est les licornes... A quand les dragons crachant du feu...

Je souris et finalement, je lui propose donc de faire le deuxième tatouage, vu que le client qui devait venir à eu un empèchement. Il dit qu'il a le temps. Je me redresse donc et reprends le dessin que j'avais vu avec lui un peu plus tôt. Il faut que je retravaille dessus un petit peu avant de le mettre sur le stencil. C'est là qu'il vient à parler de "ma fille". Hein? Oh, Peyton! Je rougis un peu, malgré la barbe, ça se voit. Peyton n'est pas ma fille et j'ouvre la bouche pour lui dire que je suis l'oncle de la petite, mais j'entends brusquement du bruit venant de la réception. Je dois alors me pencher pour voir ce qu'elle fait, mais elle a juste renverser deux ou trois bouquins et je la vois qui remet tout en ordre. Quand je me reconcentre sur le tatouage à faire, j'ai totalement oublié cette question de "père/fille". Je m'assois au bureau et commence à retravailler le dessin, jusqu'à avoir exactement ce que je veux. Je l'ai fait en plusieurs morceaux, car le dessin va devoir faire tout le tour de son poignet, donc faut que je puisse le poser sur son bras. Une fois le dessin dans la machine, j'attends moins de une minute pour que ça me sorte le stencil et je l'applique sur la peau, au préalable bien nettoyée. Voilà. L'encre violette fait désormais le tour du poignet, comme un bracelet.

Il y a quelques petites imperfection à la jonction des différents dessins, mais ne vous inquiétez pas, ça ne se verra pas sur le tatouage. Je redresse les yeux sur l'homme. Vous êtes prêt à souffrir? Parce que là, ça va faire mal, je pense...

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Je me mis à rire lorsqu'il parle de dragons crachant du feu, c'était assez amusant de voir comment il parlait des rêves de la petite. C'est une petite fille donc je ne pensais pas qu'elle passerait sur les dragons, il allait y avoir le moment de princesse et de princes mais pas de dragons, ce n'était pas féminin.

Je ne comprenais pas pourquoi il s'était mis à rougir lorsque j'avais parlé de sa fille. Je ne savais pas ce que c'était comme émotion, de la gêne peut être? En tout cas, il n'en parla pas et resta concentré sur le stencil. Je m'asseois de nouveau sur le fauteuil et prend mes aises. Il fallait que je sois bien installé pour subir à nouveau la douleur.

Il me prévenait que j'allais souffrir, c'était sympa de sa part. J'avais eu mal lorsqu'il m'avait fait le premier tatouage et là, avec l'os ça allait être plus douloureux, je le savais, j'étais prêt pourtant je ne peux retenir la phrase que j'allais prononcer un peu à mon insu.

"La souffrance physique n'est rien comparé à la souffrance psychique."

Mon frère me manquait, c'était une torture psychique de ne pas savoir où il était ni savoir ce qu'il lui était arrivé mais je sentais au fond de moi qu'il était vivant et c'est ça qui me permettait de tenir.

"Je suis prêt."

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- C’est pas faux, mais si tout à l’heure ça picotait, là, ça va piquer.

Je préfère le prévenir, parce que ce n’est jamais agréable, surtout quand on passe sur l’os. J’ai des clients qui viennent me trouver parce que leur tatoueur a fait mal, mais j’ai beau dire que moi aussi, je vais faire mal, il faut croire que les tatoueurs des environs ont fait encore plus mal. Bref, tout ça pour dire que ça ne va pas être une partie de plaisir pour Allen qui va ressentir les vibrations dans tout son bras. Il me dit qu’il est prêt. Je jette un œil à Peyton qui dessine ou fait quelques exercices, elle est calme, alors je ne vais pas la déranger. De toutes manières, elle sait parfaitement s’occuper. C’est un ange cette gamine.

- Alors, c’est parti.

Les outils stérilisés, les gants, c’est bon, j’ai tout, on peut y aller. Allen est de nouveau assis dans le siège et cette fois, j’ai redressé le dossier pour qu’il soit bien assis, j’ai clipsé le bras du fauteuil aussi, pour pouvoir manipuler son poignet sans peine. On va commencer par faire les lignes du « bracelet ». A nouveau, je redresse les aiguilles après avoir à peine injecté la première goutte, parce que les réflexes sont coriaces, je le sais bien. Et j’ai pas envie qu’il bouge le bras parce que je l’ai surpris par mon action. Puis, je reprends le tatouage, suivant les lignes, tournant la main, penché dessus et très concentré. Les traits doivent être fins et droits ou courbes, mais ça ne doit pas être tremblant. Je n’ai pas encore attaqué la tête de l’Ouroboros, parce que, ça sera la partie la plus délicate. A l’intérieur du poignet aussi, mais je ne peux le faire que s’il a son esprit ailleurs, qu’il ne se concentre pas sur la douleur.

- Racontez-moi l’affaire la plus impressionnante, ou la plus nulle que vous avez faite.

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