Two stranger in town

@Luan Oliveira & Vittoria Spaziani

Aujourd’hui, je dois me rendre au bureau des services qui délivrent les visas et les passeports. En effet, depuis peu j’ai décidé de m’installer en ville, plutôt que de retourner chez moi. Le fait est que je ne peux pas retourner là bas, en Italie, après ce qu’il s’est passé. J’ai besoin de recommencer ma vie ailleurs. Enfin, recommencer est un grand mot. Disons que j’ai besoin d’un nouveau départ, et comme San Francisco m’a fait une bonne impression lors de mes quelques semaines de vacances, j’ai décidé que j’allais m’y installer. J’ai donc fait une demande pour obtenir un visa et j’ai aujourd’hui rendez-vous. Je me suis levé assez de bonne heure pour ne pas rater ce rendez-vous important, j'ai vérifier que j'ai tout les documents demander et je suis même passé m’acheter un café avant de me rendre sur les lieux de mon rendez-vous, buvant mon café en chemin. Je l’ai d’ailleurs presque terminée lorsque j’arrive au niveau des bureaux, mais les gars de la sécurité me font comprendre que je ne peux pas rentrer avec mon macchiato à l’intérieur. Je ne vois pas en quoi c’est gênant mais bon! On ne va pas en faire une scène. Je jette le reste du café. C’est du gachi, ils auraient pu tout simplement me laisser le terminer avant d'entrer, non ? Non. Une fois à l’intérieur du bâtiment, on me fait patienter dans le hall d’attente. Même si j’ai toute la journée devant moi, parce que je me suis arrangée exprès pour me libérer ce jour-là, j’espère quand même que ça ne va pas durer trop longtemps. Au bout d’un moment, je commence à trouver le temps un peu long. En tournant légèrement la tête, je peux d’ailleurs remarquer que nous sommes encore quelques personnes à attendre, dont l’homme qui se trouve sur le siège d'à côté. Je lui adresse un sourire. Il m’a l’air d’être un habitué, contrairement à moi alors je lui pose la question.

« C’est toujours aussi long ? Je veux dire, tu n’as pas l’air de trouvé ça long, donc je me dis que tu es sûrement habitué, je me trompe ? »

@Vittoria Spaziani & Luan

two strangers in town

Les passages à l’immigration étaient toujours longs, toujours beaucoup trop longs, plutôt. Neva était à la garderie et j’étais censée la récupérer dans un peu moins de deux heures, mais considérant que j’étais ici depuis déjà un bon paquet de temps et bien.. Ouais, je commençais à douter du fait que je puisse arriver dans les temps à la garderie pour la récupérer. Je comptais attendre encore un peu avant de me décider à les appeler et à leur demander comment procéder si j’arrivais en retard. L’avantage, c’est qu’ils savaient où j’avais rendez-vous aujourd’hui, donc avec un peu de chance ils « s’attendraient » à mon retard. Les yeux rivés sur mon téléphone, je traînais sur internet sans réel but précis en dehors du fait, évidemment, de me changer les idées et de faire passer le temps plus vite. Au moment où un des agents était sorti de son bureau, j’avais relevé la tête, remarquant bien vite qu’il ne venait pas chercher qui que ce soit, mais plutôt prendre une pause. Je m’étais retenu de lever les yeux au ciel, mon regard se posant une nouvelle fois sur mon téléphone, un léger soupir assez discret m’échappant. Ce n’est qu’au moment où j’avais entendu une voix résonner à côté de moi que j’avais relevé la tête, verrouillant mon téléphone par la même occasion. J’avais d’abord haussé les épaules avant de prendre la parole. « Je suis habitué à l’immigration américaine, mais clairement pas à celle de San Francisco, c’est la première fois que je viens depuis que je suis en ville. » Passage obligatoire que j’avais peut-être un peu trop reporté, mais malgré tout je restais en totale légalité, donc ça m’allait très bien. Après tout, entre l’école qui avait commencé et Neva à m’occuper, ce n’était clairement pas évident pour moi de me libérer une journée toute entière. « Dans tous les cas, rassures toi, on finit par s’y faire. » Pas qu’on ait vraiment le choix, de toute manière. Je lui adressais finalement un nouveau sourire alors que je rangeais mon téléphone dans ma poche, décidé à faire passer le temps autrement qu’en traînant sur internet. « Je suis Luan, Luan Oliveira. Et toi, comment tu t’appelles ? »

Two stranger in town

@Luan Oliveira & Vittoria Spaziani

Est-ce normal de trouver le temps d'attente trop long ? Considérant que je ne suis pas une personne impatiente en général. Bien sûr, il m'arrive d'avoir hâte, mais comme tout le monde, non ? Peut-être ai-je un peu trop surestimé ma patience ?. Difficile de dire dans combien de temps, ce sera à mon tour. J'espère que cela prendra moins de temps que celui que j'ai déjà passé à attendre. Mais en voyant un agent sortir pour prendre sa pause, j'en doute très fortement. Cela me fait rager un peu, parce que j'en ai clairement marre d'attendre, mais je sais très bien que je ne peux pas m'en aller d'ici sans avoir honorer mon rendez-vous et sans avoir obtenu mon visa, alors je prends mon mal en patience. Si seulement ils pouvaient accélérer un peu, ça ne serait vraiment pas mal du tout ! Si seulement je pouvais avoir un café, là maintenant, cela m'aiderai sûrement à calmer mes nerfs. Ou pas, après tout. Cette boisson à beau être bourrée de caféine, ça reste ma préférée et surtout, un gros indispensable pour commencer ma journée ou même y survivre.

Mon regard à fini par se poser sur l’homme assis à côté de moi, qui semble être beaucoup plus calme et gérer beaucoup mieux que moi cette attente qui commence à être sans fin. C’est ce qui me fait penser que, sans doute, ce n’est pas sa première fois ici. Sa réponse ne me rassure pas vraiment, je dois bien l’avouer, mais si nous continuons cette conversation, alors peut être que le temps passera plus rapidement ? C’est ce que j’espère en tout cas. Il n’hésite pas également à se présenter à moi, comme s’il avait décidé de s’engager dans cette conversation avec moi, une parfaite inconnue. Et puisqu’il me retourne la question, alors autant que je lui réponde. Ce sera encore un peu de temps de gagné.

« C’est la première fois tout court pour moi, et je ne pensais pas que ce serait aussi long. Vittoria, Vittoria Spaziani. Enchanté de faire ta connaissance. »