Urgences

Peyton dans les bras, je sens ses grosses larmes qui s'écrasent sur mon t-shirt. Je passe la porte automatique du service des urgences. Il fait une chaleur là-dedans. Y'a pas la clim ou quoi? Y'a plein de monde, c'est archi bondé. Entre les gamins qui ont une indigestion, les grands-pères qui ont choppé une insolation et... les accidents de tous les jours, je ne sais pas quand on va s'occuper de nous. Faut que je trouve l'infirmière de garde. Elle est attablée, au milieu d'un monceau de papier. Elle a l'air totalement perdu. Elle est là pour sauver des vies, pas remplir des dossiers. Ma main caresse le dos de Peyton pour la réconforter. Passer de la chaleur extérieure avec les bruits de la circulation, au bip-bip des machines, des gémissements, mais toujours dans une chaleur accablante, c'est pas réconfortant. Elle est déjà dans tous ses états...

- Bonjour, excusez-moi, est-ce que l'infirmière Archer est ici? Piper Archer. C'est... assez urgent.

Que je lui dis, en indiquant la petite dans mes bras. A l'entente du nom de sa mère, Peyton pleure encore plus et enfouit sa tête dans mon t-shirt. L'infirmière me regarde comme si j'étais le Saint Graal. Enfin, elle peut trouver une excuse pour quitter cette table de malheur et faire autre chose que du déchiffrage de tablette. Elle hoche la tête, se redresse et après avoir souri et prononcé un "je vais la chercher". Je tente de réconforter Peyton le temps que sa mère arrive. L'infirmière revient et m'indique une chambre où on sera plus au calme le temps que Piper n'arrive. Je veux poser Peyton sur le lit, mais elle s'accroche désespérément à mon cou et pleure de plus belle. La gamine est en tenue de sport de l'école et le bras gauche plein de sang. L'infirmière de l'école m'a prévenu que c'était moins pire que cela n'était, mais quand même...

Urgences

Encore une journée à rester au travail, encore une nuit où tu vas devoir confier ta fille à ton frère. Tu as de la chance qu'il soit si protecteur envers toi et ta fille, mais tu aimerais pouvoir t'occuper de ta fille seule, tu as la nette impression de passer à coter de beaucoup de choses avec Peyton. Malheureusement, si tu veux payer tes factures et offrir à ta fille une vie descente tu n'as pas d'autre choix que de bosser même si cela implique de faire beaucoup d'heures. Tu soupires doucement quand tu vois la liste des patients à traiter. Tu te demandes comment c'est possible d'avoir autant de personnes blessées en si peu de temps.

Tu as passé la fin de ton après-midi à soigner tes patients, certains ne nécessitaient pas forcément un tour aux urgences, mais beaucoup ont peur d'avoir réellement quelque chose et préfère se rassurer chose que tu comprends, même si ça bouchonne dans la salle d'attente. Tu profites d'un temps calme pour aller boire un café, sachant que ta journée est loin d'être terminée, quand ta collègue vient te chercher. Elle t'explique qu'un beau tatouer avec une enfant dans les bras te réclame. Tu te diriges en courant dans la chambre qu'elle t'a indiquée pour y découvrir ta fille en larmes et le bras ensanglanté. "Ma chérie, qu'est-ce qu'il c'est passé?" Tu lui demandes un peu inquiète, la voix douce pour la rassurer. Peyton se réfugie dans tes bras et tu l'as serres contre toi. "Ça va aller ma chérie, maman va regarder d'accord." Elle hoche la tête tentant de se calmer. Tu te tournes vers ton frère qui visiblement n'est pas bien en voyant sa nièce dans cet état. "Merci de l'avoir emmené Léo." Tu l'embrasses sur la joue et tu attrapes une paire de gants." Je vais juste regarder d'accord?" Peyton hoche de nouveau la tête, elle sait que tu soignes des gens tous les jours et à chaque blessure même minimes, elle vient toujours te voir. Tu es sa maman magique comme elle le dit souvent. Tu observes sa plaie, rien de bien grave, mais à nettoyer rapidement tout de même. Tu bouges son bras doucement pour voir s'il n'a rien de casser. "Elle n'a rien de casser a première vue, mais je vais demander une radio quand même." Tu informes Léo." Mais il faut désinfecter." Tu sors tout ce qu'il te faut pour commencer à t'occuper de ta petite patiente préférée.

Urgences

Piper ne tarde pas à débouler dans la pièce et Peyton se jette presque dans les bras de sa mère.

- L'école m'a appelé, un gamin l'aurai vu tomber sur des cailloux sur le terrain de sport. L'institutrice n'a pas pu tirer quoi que ce soit de Peyton parce qu'elle pleurait trop. L'infirmière a pas réussi à la calmer, alors ils m'ont appelé. Mais vu comment elle saigne, elle est pas tombée, à mon avis, on l'a poussé.

L'école a mon numéro pour s'il y a une urgence. Ils savent que Piper ne peut pas se dégager de son travail, alors c'est moi qu'ils appellent. Je me penche un peu pour recevoir le baiser de ma soeur sur la joue. Je m'assois à côté de Peyton, sur le lit.

- Je suis venu là tout de suite.

J'aime pas trop les hopitaux, parce que ça me rappelle mon plus vieux souvenir, celui de notre mère et de la naissance de Piper justement. Si je peux éviter d'y entrer, je ne m'en porte pas plus mal. Mais là, pour Peyton, je pourrais faire n'importe quoi. J'aime ma nièce tellement fort. Mes nièces au pluriel, mais Peyton, elle reste la petite princesse, parce que je l'ai quasiment élevé cette gamine et parce que Piper est ma petite soeur. Une radio? A ce point? J'aimerai exprimer mon inquiétude, mais je ne veux pas faire peur à Peyton. D'ailleurs, pour tenter de la dérider, je lui dis, le sourire aux lèvres.

- Peut-être que tu vas avoir un platre, et je vais pouvoir le décorer!

Urgences

Tu inspectes la plaie de ta fille pendant que ton frère te raconte ce qui s'est passé. "Vu la plaie, on l'a effectivement poussée." Malheureusement, ce sont des choses qui arrivent avec les enfants, mais tu ne trouves pas ça normal que les institutrices n'aient rien vu, ou qu'aucun autre enfant n'en ait parlé aux adultes. "J'irai à l'école pour leur en parler, je suis en repos demain." Après avoir enchaîné six jours consécutifs, tu es bien contente de pouvoir te reposer un peu. Tu désinfectes la plaie en souriant à ta fille pour la rassurer, tu la laisses regarder les ustensiles à côté d'elle, ça lui occupe l'esprit et évite de se focaliser sur sa blessure. "Tu es un tonton génial." Tu souris à ton frère, reconnaissante qu'il soit là pour ta fille. Tu aurais préféré que ce soit son père qui soit présent, mais malheureusement la vie ne l'a pas décidé ainsi.

Tu termines de désinfecter quand ta collègue débarque, tu lui demandes un créneau pour une radio, il faut à tout prix vérifier si elle n'a pas le bras cassé. Tu ris doucement. "Avec un tonton tatoueur, tu auras un plâtre magnifique." Peyton a limite envie d'en avoir un, ce qui te fait rire, évidemment, tu préférerais qu'elle n'en ait pas. Ton collège revient te signaler que Peyton peut aller passer sa radio. "Allez viens ma chérie, on va prendre une belle photo de ton bras." Tu prends ta fille dans tes bras et tu fais signe à Léo de vous suivre. Vous traversez un couloir et vous vous arrêtez devant une porte où la radiologue vous attend. Elle accueille ta fille avec un grand sourire. Vous êtes obligés d'attendre à l'extérieur. Tu t'installes sur une chaise en soupirant. "Je vais pouvoir m'occuper de Peyton, mon service touche à sa fin." Tu remets en place ta chevelure et te tournes vers ton frère. "On pourrait bien se faire un petit restaurant après, ça remonterait le moral de Peyton."

Urgences

Quelques fois, j'arrive à penser que je suis le père de Peyton. Enfin, pas le père au sein... physique, parce que faire ça avec ma soeur... brrr, j'en frissonne rien que d'y penser... Non, mais je prends tellement soin de ma nièce et j'aimerai tellement avoir des enfants que... Bah oui, je pense souvent comme un père pour sa fille. Mais je sais que quand Piper est là, je dois rester effacé, Piper est avec sa fille, je ne dois pas m'imposer entre elles. C'est difficile, vraiment difficile, parce que j'aimerai, moi, avoir ce genre de famille.

"Tu es un tonton génial."

Ca enfonce un peu plus le clou. Je souris pourtant. J'aimerai tellement être autre chose qu'un "tonton". Mais c'est comme ça. Je serais vraiment un tonton génial, j'aurai baffé le gamin qui a poussé ma nièce. Moi, protecteur? A peine. Je regarde Peyton qui commence à calmer ses nerfs, qui renifle plus qu'elle ne pleure. Ah, les mamans, ça a toujours quelque chose de magique. J'ai pas réussi à la calmer tout à l'heure, mais dans les bras de maman, ça marche toujours. C'est magique une maman. Une autre infirmière entre, elle m'offre un sourire aguicheur, mais j'avoue que je ne le vois par parce que c'est Peyton qui m'intéresse. Piper veut une radio du bras de sa fille, pour vérifier qu'il n'est pas cassé. J'essaie de faire sourire ma nièce en lui disant que je pourrais gribouiller sur son platre pour qu'elle ai la côte à l'école, ce sera le plus beau platre de la terre.

Une fois à la radio, on doit attendre dehors, Piper et moi et c'est tout de même stressé que j'attends. J'aime pas savoir ma nièce toute seule dans une chambre froide comme ça, avec une inconnue. J'aurai préféré resté à l'intérieur, pour m'assurer que Peyton va bien. Je hoche la tête, pensif, alors que ma soeur ajoute que son service est bientôt terminé et propose un restaurant. Je sors alors de mes rêveries et je réponds dans un large sourire.

- Ca marche! C'est moi qui invite! C'est le seul truc que je peux faire. Piper ne veut pas de mon argent, alors les seules choses que je peux leur offrir, c'est des compensations, comme des bouquets de fleurs ou un restaurant. Faut que je repasse par chez moi, pour me changer et si tu veux, le temps que tu finisses, je peux emmener Peyton pour qu'elle puisse se changer aussi. C'est vrai qu'on a un peu de sang sur nos t-shirt respectif. Tu penses qu'elle va avoir un platre? Je repousse une mèche de cheveux de Piper derrière son oreille. Comment tu fais pour supporter ça? Quand l'école m'a appelé, j'étais dans tous mes états! T'es la meilleure maman qui soit, p'tite soeur.

Urgences

Léo est vraiment génial avec Peyton, elle ne connait pas son père, mais elle a tout de même la chance d'avoir une figure paternel à ses côtés. Tu sais que le jour ou Léo sera père cet enfant sera le plus chanceux de tous. Ta fille se calme doucement, la frayeur mélangée à la douleur est un cocktail détonant chez les enfants. Tu remarques le regard aguicheur de ta collègue, décidément ton frère sait attirer les regards, mais malgré l'attirance pour la gente féminine la seule qui a l'attention de ton frère c'est ta fille. C'est vexée que ta collègue a quitté la pièce. Tu reprîmes un rire et tu continues de t'occuper de ta fille.

Tu demandes donc une radio, tu préfères être prudente, tu ne penses pas que ça soit cassé, mais une micro fissure peut se cacher quelque part. Tu es dans la salle d'attente avec Léo qui stresse énormément, tu le vois à sa manière de se tenir. " ça va bien se passer ma collègue est géniale." Une maman de trois enfants et tante de six neveux et nièces, elle sait y faire avec les enfants. Tu attrapes la main de ton frère. " Je peux payer un restaurant tu sais." Tu souris doucement, Léo veut toujours aider, c'est gentil de sa part, mais tu veux réellement te débrouiller seule. Le regard de ton frère te fait soupirer. " Ok, mais la prochaine fois c'est moi qui offre."

Tu hoches la tête. " Oui on va se changer avant c'est mieux. On va repasser par la maison." Tu souris quand ton frère replace une mèche derrière ton oreille. " Tu sais, c'est une question d'habitude, la première fois j'étais dans un état tu n'imagines pas." Tu secoues la tête. " J'ai finalement appris que plus tu paniques, plus les enfants paniquent aussi." Tu hausses les épaules doucement. " Ils comptent sur nous, ont est leur protection, leur encrage." Tu enroules ton bras autour des épaules de ton frère." Tu verras quand tu auras un mini Léo." Tu déposes un baiser sur la tempe de ton frère. "Mais je ne suis pas une mère en or, à cause de moi, Peyton ne connait pas son père." Tu culpabilises énormément sur ce point.

Urgences

" Ok, mais la prochaine fois c'est moi qui offre."

Yes! Je savais que je pouvais la faire craquer. Je veux payer, parce que Piper a d'autres problèmes financiers et je ne veux pas abuser. La prochaine fois, bah je trouverais bien une autre excuse pour que ça soit moi qui paie. J'aime pas quand ma soeur paie pour moi, parce que je veux l'aider c'est tout ce qui compte. Bref, elle vient de proposer le resto dès que Peyton sort de là. Faudra passer à l'appartement avant, parce qu'aller au resto avec le t-shirt plein de sang (bon ok, "plein" j'exagère), déjà que les tatouages ne passent pas inaperçus, alors un t-shirt avec p... avec du sang, on va me prendre pour un vrai caïd...

" J'ai finalement appris que plus tu paniques, plus les enfants paniquent aussi." Oui, c'est pas faux, c'est même totalement vrai. Il n'empèche que là, il s'agit de Peyton. Quelqu'un lui a fait du mal et j'aime vraiment pas ça. Peyton, c'est ma princesse à moi! " Tu verras quand tu auras un mini Léo." Je rougis, un peu gêné.

- Tu sais, y'a des jours où j'aimerai vraiment. Avoir un mini-moi. Y'a des jours où je vous envie, toi et Cassidy. Parce que vous avez réussi à faire des enfants incroyables. Vous avez vu les princesses que vous avez fait? Non seulement elles sont belles comme un coeur, mais en plus, elles sont loin d'être bêtes et ça, c'est grace à leur maman... Je souris quand elle embrasse la tempe. C'est à mon tour de passer une main sur le côté de son visage, pour la rassurer et la réconforter. Hey, le père, c'est pas important. S'il est pas là, c'est que t'avais pas besoin de lui et qu'il n'aurait pas été un père pour Peyton. Tu es tout pour ta fille. Et tu sais que moi, je serai là pour toi et Peyton.

Finalement, cela ne tarde pas trop et Peyton sort de la salle de radio. Je laisse Piper s'occuper des papiers ou des procédures et j'emmène Peyton un peu plus loin, juste pour l'occuper, le temps que sa mère finisse. On va repartir ensemble vers la maison pour se changer et on ira au resto ensemble. Mais je ne lui dis pas, ça sera la surprise après cette belle frayeur. C'est Peyton dans les bras, et marchant à côté de Piper qu'on prend la direction de la sortie de l'hôpital. On a pris le bus pour rentrer, mais peut-être que Piper a sa voiture. Je ne suis pas un fan de voiture, je préfère la marche à pied. Mais on ira plus vite, c'est sur.

Urgences

Le sourire vainqueur de ton frère t'arrache un sourire amusé. Il est impayable celui-là, il fait comment y faire pour te faire céder, en même temps il te connait par coeur ce n'est pas compliqué pour lui. Tu serres ton frère contre toi. " Tu auras un jour ta propre famille j'en suis certaine, quand je ne sais pas, mais ça viendra." Tu espères réellement voir des minis Léo, courir partout d'ici peu de temps, tu sens bien que cette situation pèse sur ton frère, mais c'est un homme en or, la future mère de ses enfants aura une chance immense de vivre avec lui, il n'est pas parfait, mais il est attentionné et protecteur, sans compter qu'il est loyal. Tu es fière d'être sa soeur, tu n'échangerais ton frère pour rien au monde.

Tu secoues doucement la tête. " Si elle avait besoin de son père, elle a le droit de savoir qui il est, ce qu'il s'est passé entre lui et moi, elle n'a pas à payer les pots cassés." Tu passes une main dans ta chevelure." Je ne lui ai jamais rien dit pour la grossesse, il ignore tout de l'existence de Peyton." C'est toi et toi seule qui a prit la décision de ne rien dire. " Il m'a certes menti, mais ça n'empêche qu'il aurait peut-être pu être là pour sa fille s'il avait su." Tu hausses les épaules." Mais comme tu dis tu es là, elle a au moins une figure masculine dans sa vie." Tu ébouriffes affectueusement les cheveux de ton frère.

Peyton sort et finalement rien de méchant fort heureusement, tu signes les papiers tandis que ta fille discute avec son oncle. Tu récupères l'ordonnance pour la crème cicatrisante de Peyton, tu en as encore chez toi, tu iras chercher le nouveau tube demain matin. Tu remercies ta collègue avant de rejoindre ton frère et ta princesse. Peyton dans les bras de son oncle vous quittez l'hôpital. Tu es venue à pied au travail ce matin. Vous prenez quand même le bus pour arriver plus rapidement à ton domicile. Tu déverrouilles ta porte d'entrée et tu files dans la chambre de ta fille pour lui préparer une nouvelle tenue, la sienne étant tâchée de sang. " Peyton tes affaires sont prêtes tu peux aller te changer, si tu as besoin d'aide n'hésite pas à demander." Ta fille dépose un bisou sur ta joue et va dans sa chambre. " Tes affaires sont toujours au même endroit." Tu informes ton frère, même s'il connait la maison part coeur, il n'est pas rare qu'il dorme chez toi.

Tu t'accordes une douche rapide, tu enfiles une robe noire, tu sèches tes cheveux et les attaches rapidement, une petite touche de maquillage et te voilà prête à sortir au restaurant en famille. Tu sors de ta chambre et tu découvres Peyton et ton frère déjà prêt et en train de jouer. " Je suis prête." Tu tends la main vers ta fille qui ne tarde pas à la prendre. " On y va j'ai une faim de loup." Tu ouvres la porte d'entrée et vous vous dirigez vers ta voiture, le restaurant le plus proche est à une demie-heure de marche et tu as déjà assez marché comme ça pour aujourd'hui. Tu t'installes derrière le volant et vous voilà partis pour le restaurant. Tu te gares sur le parking et vous sortez du véhicule. Peyton piétine de joie, elle est toujours ravie de manger au restaurant, elle saute littéralement sur place. Tu ris de bon coeur et vous allez à l'intérieur. On te demande si vous avez reservé, tu réponds que non, heureusement il reste encore beaucoup de places et on vous indique une table pour vous installer. Une fois assise, tu soupires d'aise. " Il y a longtemps que je n'avais pas mangé au restaurant." Peyton attrape déjà la carte pour voir ce qu'elle va manger.

Urgences

J’ai toujours été là pour mes sœurs et mes nièces. Depuis que nos parents sont décédés, j’ai toujours voulu m’occuper d’elles. Parce que c’est mon rôle. Celui de l’homme de la maison. C’est peut-être has-been, mais c’est comme ça. Pour moi, je dois les aider, les conforter, les protéger. Elles ont trop enduré pour que je les laisse trimer. J’ai réussi dans la vie, je touche un bon salaire, j’ai eu beaucoup de chance. Pas comme mes sœurs, alors je me dois d’être là pour elles. Pour les aider, pour leur apporter un peu de soleil dans un ciel si terne. Et même si elles ne le veulent pas, je serais là, tant pis.

Est-ce que j’aurai une famille ? J’en sais rien. Je ne pense pas, mais je ne le dis pas. Je n’ai pas le temps de chercher une femme. C’est trop… trop compliqué. Je dois m’occuper de mon salon de tatouages et ça me prend beaucoup de temps. Pas que je travaille trop, au contraire, mais plutôt que je ne sors pas, parce que j’ai beaucoup de commande et que cela prend du temps, c’est vrai. Et puis, après, j’ai mes nièces. Leurs mères travaillent, elles, trop, mais cela me permet de passer du temps avec Emma, Peyton et la dernière petite puce qu’il faut souvent amener à l’hôpital.

Je hoche la tête, oui, c’est compliqué de fabriquer une famille sans une des autorités parentales. Piper et Cassidy n’ont pas pu s’appuyer sur un mari, un chéri et surtout les pères de leurs gamines. Je vois bien avec Emma qui se rebelle comme pas possible. Mais elles ont choisi de ne pas vivre avec le géniteur, et je ne veux pas m’opposer à cela. Ca prouve aussi que les types n’étaient que des abrutis infinis et que je ne les aime pas. Qu’importe qui ils sont, ils ne méritent pas mes sœurs. Je me redresse quand Peyton sort de la salle. Je récupère ma nièce dans mes bras.

Et puis, on se dirige vers la sortie, une fois Piper débarrassée de la paperasse. Ensemble, on grimpe dans le bus. Il y a bien des gens qui nous regardent bizarrement, on a du sang un peu partout, mais Peyton sourit, rassurée, surtout par les bisous magiques prodiguée par sa mère. La maison de Piper étant plus proche, c’est chez elle que l’on va. Faut dire qu’entre nous trois, Piper, Cassidy et moi, on a vite mis des fringues de chacun chez les autres, comme ça, pas de soucis si on finit chez l’un ou chez l’autre. Dans la seconde chambre, chez moi, y’a des fringues de mes trois nièces, mais aussi de Piper et de Cassidy… Elles ont envahi le placard ! Bref, je me change rapidement et m’habille de façon à moins ressembler à un serial killer.

Quand je vois ma sœur comme ça, loin des vêtements de l’hosto, je me demande bien pourquoi aucun homme ne s’est jeté dessus. Remarquez, c’est sans doute parce que je suis là, à rattraper le moindre imbécile qui voudra lui faire du mal… Bref, on grimpe rapidement dans la voiture du Piper. J’ai le permis, mais je préfère toujours marcher ou prendre le bus, même si c’est un peu plus contraignant. Je sens l’excitation de deux des femmes de ma vie alors qu’on entre dans le restaurant. C’est l’un de nos restos préférés.

- Alors, vous prenez tout ce que vous voulez ! Je leurs souris et regarde aussi la carte. Peyton lit toute seule, j’ai juste à lui indiquer l’endroit qui l’intéresse le plus. J’ai un appétit d’ogre. Mais on prend que des choses saines, hein ! Pas de frites, pas de fromage, pas de gras, pas de sucre ! Je fais un clin d’œil à Peyton. Je pense sincèrement qu’on doit manger sainement, c’est important pour plus tard, pour une bonne hygiène de vie, mais je sais aussi me lacher complètement. Parce qu’aller dans un restaurant et manger comme à l’hôpital, non merci. Bien entendu que je rigole en prononçant tout ça. Et bien entendu que je vais prendre du gras et du sucre. Vous avez le droit à de la salade à volonté et une tranche de pain avec de l’eau. Je ne peux me retenir d’exploser de rire en voyant leur tête. Bon d’accord, prenez ce que vous voulez.

Urgences

Peyton est tellement heureuse de passer du temps en famille, mais tu ne peux pas t'empêcher de te dire qu'elle devrait passer ce temps avec ses deux parents, même séparer, elle avait le droit à ce genre de vie, de ses moments en famille. Léo est exceptionnel avec sa nièce, c'est une certitude, mais cela ne remplace pas la présence d'un père ou d'une mère, entre tes horaires qui t'obligent souvent à être absente et un père qu'elle ne connait pas, Peyton, n'a pas la vie rêvée en thermes de famille ou du moins en matière de parents. Léo trouve que tu t'en sors bien, toi tu penses le contraire, tu n'es pas assez présente, tu loupes trop de choses avec ta fille et l'idée de contacter son père te tiraille souvent, mais comment lui annoncer une telle nouvelle? Tu es un peu perdue.

Tu chasses tes pensées de ta tête, profitant de cet instant en famille. Tu regardes ton frère sans trop savoir ce que tu dois répondre, de la salade? Pas que tu n'aimes pas cela, mais tu pensais manger un peu plus consistant ce soir. Quand ce dernier éclate de rire, tu le rejoints aussitôt et Peyton également. Ta fille n'est pas vraiment fan de la salade, elle est plus pizzas, hamburger ou frites. Tu prépares des plats équilibré le plus possible, si les moyens te le permettent, mais elle adore manger gras, alors de temps en temps, tu lui accordes de se régaler. " Tu nous as fais peur." Tu observes la carte, hésitant entre une bonne entrecôte ou le burger spécialité de la maison. Tu optes finalement pour l'entrecôte accompagné de frites, tu reposes ta carte pour regarder Peyton discuté avec son oncle. "Alors, tu as choisis ma chérie?"

La fillette hoche la tête, un burger avec des frites, ça ne t'étonne pas vraiment. "Je ne t'ai pas demandé comment tu allais frangin." Tu te rends compte que tu n'as même pas pris des nouvelles de ton frère, trop absorber par la blessure de ta fille quand il a débarqué aux urgences. " Le salon ça se passe bien?" Tu n'en doutes pas, mais tu préfères t'en assurer. Le serveur arrive et vous demandes vos commandes, chacun votre tour, vous dictez à l'employé du restaurant ce que vous souhaiteriez et il repart. " J'ai une faim de loup." Tu n'as pas énormément mangé aujourd'hui, un petit gâteau par-ci par là, mais rien de consistant finalement. Ton ventre réclame un vrai repas.

Urgences

- Ce soir, on mange comme 4 chacun !

J’ai faim. Et puis, il faut que Peyton oublie ce qui s’est passé à l’école et y’a rien de mieux qu’un bon burger, d’ailleurs, c’est ce qu’elle demande, tout comme sa mère et quand le serveur arrive pour prendre la commande, je commande exactement la même chose. On est pas des Archer pour rien. Trois burgers avec des suppléments de frites. On est déjà venu dans ce restaurant et on sait que le burger est bon, alors pourquoi se priver. Les boissons sont commandées également. Je vais prendre une bière pour ma part. Et puis ma petite sœur demande comment je vais.

- Ca va. Ca pourrait aller mieux, mais ça va. Comme tu m’as demandé tout à l’heure, j’crois qu’il me manque un truc. Et comme tu me l’as rappelé, ça arrivera bien un jour. C’est juste que je deviens un peu impatient je crois… Je lui offre un sourire, décide d’embêter un peu Peyton avant de répondre à la deuxième question de ma sœur. Par contre, le salon va bien mieux que moi. Il ne désemplit pas. Comme d’habitude. Y’a une exposition dans deux semaines, j’avais prévu de la faire depuis longtemps et je bosse sur un dos complet. J’espère que ça fera le show. Ca fait du bien de dessiner un peu pour moi tout seul et pas pour une émission de télé. Je me penche un peu au dessus de la table comme pour dire un secret à Piper, mais je m’assure que ma voix ne soit pas trop basse pour que Peyton entende. Et y’aura une licorne dedans. La gamine lève les yeux immédiatement ayant entendu le mot magique. On peut voir déjà les étoiles briller dans ses pupilles. Je souris et ajoute à Piper. L’exposition va attirer plein de monde et comme en ce moment j’ai pas le choix que de faire des licornes à tous mes clients… Je me suis dit qu’un dos complet avec un paysage très fantastique ça pouvait me faire de la bonne pub.