Soren & Luan

you're.. you're here

J’avais décidé de profiter que Neva soit à la garderie pour aller traîner en centre-ville, vu que je n’avais pas besoin de rentrer dans l’immédiat. Je n’étais pas encore parfaitement habitué à San Francisco malgré les plusieurs mois que j’avais déjà passés ici. Par contre, ce que j’avais déjà repéré, c’était les librairies du coin. Trouver une salle de sport à laquelle m’inscrire n’avait pas été bien compliqué, mais trouver chaussure à mon pied niveau librairie ? Ouais, ça avait été plus difficile. Du coup j’allais dans plusieurs d’entre elles, ce qui n’était pas bien surprenant. Et celle que j’avais choisi d’explorer aujourd’hui, j’en étais ressorti avec pas mal de livres et pas que pour moi. Neva commençait à apprendre à lire et clairement, je comptais bien lui donner l’opportunité de le faire à la maison en plus de le faire à l’école. Alors évidemment, le processus n’était que très peu avancé pour l’instant, mais au moins elle pouvait toujours regarder les images, c’était déjà bien. Puis bon, c’est pas comme si j’allais rater une occasion de la gâter non plus, si ?

J’étais parti sur la droite dès que j’avais quitté la librairie, décidé à me diriger vers la garderie, même si j’avais encore du temps devant moi. C’est pas tout ça, mais j’avais quand même bien envie de retrouver ma fille. Mais j’avais été interrompu quand mon regard s’était posé sur un visage que je ne connaissais que trop bien et que je n’avais pas vu depuis quatre ans. Ce visage, je le connaissais par coeur, même si je n’avais passé que quelques semaines avec celui qui le possédait. Soren. Je savais pertinemment qu’il habitait à San Francisco, et je mentirai clairement si je disais que je n’avais pas espéré le croiser, ou à minima espéré qu’il n’ait pas déménagé. Alors évidemment, avec Neva c’était plus difficile, mais ce qu’il s’était passé entre nous avait été très particulier, plus qu’unique à mes yeux et.. Oui, ok, c’est peut-être partiellement pour ça que j’avais si facilement accepté la mutation qu’on m’avait proposé, mais ça, je n’allais clairement pas le crier sur les toits. « Soren ? » Son nom avait passé la barrière de mes lèvres bien avant que je ne réalise que ça allait arriver. Je ne lui en avais jamais voulu d’être parti en me laissant une simple lettre. Evidemment, ça m’avait fait mal, parce que je m’étais bien plus attaché à lui que ce que j’aurais pu prévoir, mais j’avais été incapable de lui en vouloir. Mon regard ne l’avait pas quitté, dans l’attente de savoir s’il avait entendu ou non, ou s’il faudrait que je l’interpelle à nouveau, parce que clairement, je le ferai.