The first time I met you

@Abigail Evans & Vittoria Spaziani

Mon service du jour vient de prendre fin, je vais pouvoir rentrer chez moi prendre une douche et me changer. Bon techniquement, les vêtements que j’ai mis sont propres, ne les ayant pas porté de la journée, mais je préfère en mettre de nouveau. De toute manière, je compte bien me rendre à la salle de sport et pour ça, je dois enfiler ma tenue de sport. Depuis que j’ai décidé de m’installer à San Francisco, j’ai pris un abonnement, que j’utilise de temps à autre, lorsque mon emploi du temps me le permet. Il faut dire que mon travail me prend déjà beaucoup de mon temps, ce qui ne me déplait pas, loin de là même. J’adore mon métier et j’y suis très dévouée et investie. Je sais que j’ai beaucoup de chance d’avoir trouvé un poste dans le même service que celui où j’étais en Italie. Ma décision de rester à San Francisco à était prise du jour au lendemain, sans préavis, sans avoir pris le temps de me retourner niveau boulot. En même temps, j’étais juste en vacances et pendant mes vacances, je déconnecte du boulot.

Après être rentrée chez moi, j’ai donc pris une bonne douche et préparé mon sac de sport. J’y mets ma tenue, une gourde d’eau, les clés de mon appartement et d’autres petites choses qui pourraient me servir, puis me rend à la salle. Une fois dans les vestiaires pour femmes, j’enfile un legging et une brassière de couleur noir ainsi que des baskets aux pieds et c’est partie ! Le salle est plus calme en cette fin d’après-midi/bientôt début de soirée. La salle est quasiment déserte, ce qui n’est pas un problème en soi. Au contraire, j’aime venir quand il n’y a pas beaucoup de monde, venant même parfois la nuit, tout dépend de mon emploi du temps, et des surprises ou des chamboulements qu’il peut se produire le jour même. Après un échauffement, ce qui est toujours très important, je commence par faire un peu de course sur tapis, puis enchaîne avec du rameur. Alors que je vais m'hydrater un peu, j’entends comme des cris. Tournant la tête en leur direction, je remarque la présence d’une jeune femme blonde, que je n’ai encore jamais croisé. En même pas, je viens à peine de déménager aussi. La femme qui est assise sur le sol, semble s’être blessée à la cheville. Sûrement une petite entorse de rien du tout, mais mon attention est rapidement portée sur la belle demoiselle.

« Tu vas bien ? Est ce que tu veux que je regarde ? »

Bon d’accord, ça peut paraître bizarre de la tutoyer, alors que l'on ne se connaît pas. J’ai trop l’habitude d’utiliser le “vous” pour d’autres circonstances. Je ne veux pas non plus l’affoler et me dit que je devrais quand même lui dire quelque chose pour la rassurer.

« Je ne le ferai pas si tu ne veux pas, mais je suis médecin. »

@Vittoria Spaziani & Abigail

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Les journées avaient beau être parfois très chargées, je refusais toujours d’annuler ma séance de sport. Alors évidemment, il m’était arrivé de sauter une séance ou deux, mais rien de plus, absolument rien de plus. Aujorud’hui n’avait pas fait exception, dès que j’avais quitté le poste de police, je m’étais dirigé vers la salle de sport. Elle n’était pas du tout dans le même quartier donc j’avais pris le bus. Evidemment, j’aurais pu me trouver une salle de sports qui était dans mon quartier, mais j’appréciais beaucoup trop celle-ci pour envisager de m’inscrire ailleurs. A peine arrivée là-bas, j’étais partie dans les vestiaires pour me changer, partant directement vers la salle principale pour m’échauffer. Peu de temps après, j’étais sur un des tapis des course, commençant à un rythme assez doux avant de commencer à accélérer. Tout se passait bien, évidemment que tout se passait bien, jusqu’au moment où ça avait arrêté de bien se passer. Je m’étais tordu la cheville, une douleur assez brutale la prenant en otage, me faisant perdre l’équilibre et tomber sur le tapis, glissant jusqu’au sol sous la force du fonctionnement de ce dernier. Je ne m’étais même pas rendu compte que j’avais fait le moindre bruit jusqu’au moment où j’avais entendu des voix me demander comment j’allais. Mais la seule que je voyais, c’était ma cheville, ou alors c’était la seule chose que je sentais, je ne saurais pas vraiment le dire.

Puis d’un coup, j’avais entendu une autre voix, une voix qui avait suffit à me faire relever la tête, mes mains toujours violemment agrippées à ma cheville, comme si c’était ce qui lui permettait de rester entière, même si je savais pertinemment qu’elle n’était pas cassée. Le fait qu’elle soit médecin et qu’elle ne se soit malgré tout pas encore jetée sur ma cheville pour l’ausculter me faisait plaisir, vraiment plaisir. Rien que pour ça, j’avais envie de la laisser faire. Enfin, pas rien que pour ça, mais plutôt parce que je lui faisais confiance, même si je ne la connaissais pas du tout. « Je.. Je veux bien oui. » Puis, évidemment, je n’avais réalisé qu’à ce moment-là que nous étions toujours en plein milieu de la salle de sport et que, vu la tenue qu’elle portait, elle était elle-même en plein entraînement. « Après je ne veux pas déranger hein, tu peux finir de t’entraîner, y a pas de… » Une grimace de douleur qui se forme sur mes lèvres alors que j’arrête de parler, le petit mouvement de ma jambe amplement suffisant pour que la douleur soit d’autant plus forte. « Y a pas de problèmes, je voulais dire. » Ce qui, dans l’ensemble, était vrai.

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@Abigail Evans & Vittoria Spaziani

Mon premier réflexe après avoir entendu une personne tombée du tapis de course, fut de lui demander si tout allait bien, mettant alors de côté mon entraînement, qui était déjà bien avancé. J’aurais très bien pu continuer mon entraînement et la laisser dans son coin sans m’en préoccuper, mais ce n’est pas mon genre. Déjà parce que je suis le genre de personne à se préoccuper des autres et puis, si je peux l’aider… je le ferai. J’attend cependant qu’elle me donne son accord, parce que ça me semble important. Après tout, je ne suis qu’une inconnue pour elle, on ne se connaît pas et même si je viens de lui dire que je suis médecin, elle a parfaitement le droit de refuser mon aide, je ne le prendrais pas mal. Au contraire. C’est sa décision avant tout. Alors qu’elle veut bien de mon aide, je m'assoie face à elle. Elle ne me dérange pas. Il faut dire qu’avec le boulot, j’ai l’habitude d’être interrompu. Il m’arrive d’avoir fini un service et d’être rappelée aux urgences quelques heures plus tard; donc le fait qu’elle interrompt mon entraînement ne me dérange pas. Je préfère lui venir en aide, d’autant plus que je vois bien que cette blessure lui fait tout sauf du bien, même si elle prétend le contraire.

« Tu ne me déranges pas, je peux bien m’arrêter pour t’aider. »

Je lui adresse un petit sourire, pour la rassurer sur le fait que ça ne me dérange pas du tout. Certes, je n’ai pas de matériel médical sur moi, à part le strict nécessaire parce qu’on ne sait jamais, mais je n’ai pas besoin de beaucoup. Je peux ausculter sa cheville sans équipement.

« Je suis Vittoria et toi ? »

Commençons par le début, au moins elle sait qui je suis maintenant ou du moins elle sait comment je m’appelle. Je commence ensuite à lui expliquer ce que je vais faire, pour la rassurer et aussi pour qu’elle sache, tout simplement. Je ne veux pas l’effrayer, ce n’est pas le but. Elle s’est probablement juste tordu la cheville, c’est une blessure fréquente chez les sportives, mais il faut que je sache s’il n’y a pas une fracture qui s’est formée en même temps, pour savoir comment bien la soigner par la suite. Même si elle a peu ou beaucoup mal, ça ne veut pas dire grand chose sur la gravité de sa blessure. Elle peut d’ailleurs avoir très mal et n’avoir une blessure bénigne.

« Je vais poser mes mains sur ta cheville pour vérifier qu’il n’y a rien de cassé et j’ai besoin que tu enlèves tes mains pour ça. Ça ne fait pas mal, promis, mais si tu ressens une douleur, tu as le droit de me le dire, d’accord ? Tu t’es probablement fouler la cheville, ça arrive plus souvent que tu ne peux le penser, mais j’ai besoin de savoir qu’il n’y a pas de fracture avant de pouvoir soigner ta blessure. »

Et puis, même si elle ne le dit pas, je vais bien le voir et le savoir. Je lui laisse le temps de comprendre ce que je viens de dire. J’attends qu’elle ait retiré ses mains pour que je puisse poser les miens et attends après son feu vert pour commencer à palper doucement au niveau des os de la cheville. A priori il n’y a pas de fracture puisque je ne sens rien à ce niveau. Ce qui est une très bonne nouvelle, puisque ça veut dire que sa blessure n’est pas grave et va pouvoir guérir rapidement et facilement.

@Vittoria Spaziani & Abigail

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Je me sentais idiote, on allait pas se mentir. Déjà, parce que j’avais réussi à me blesser en me contentant de courir sur un tapis de course, mais aussi et surtout parce que j’empêchais quelqu’un de faire sa séance de sport. Alors évidemment, elle me disait que ce n’était pas un problème et, techniquement, je ne pouvais que la croire, ou à minima je voulais la croire, mais le tout me dérangeait malgré tout. Mais j’imagine que je ne pouvais que faire en sorte de la croire, vu qu’elle avait l’air particulièrement décidée à m’aider, ce qui, d’ailleurs, était vachement gentil considérant qu’on ne se connaissait absolument pas. Un sourire s’était étiré sur mes lèvres alors qu’elle se présentait. Son nom était magnifique et, en plus de ça, lui allait bien. Par contre, entre son accent et son nom, je doutais de plus en plus du fait qu’elle puisse être américaine, ce qui était loin d’être un problème, évidemment. « Je suis Abigail. D’où est-ce que tu viens ? » J’espérais que ma question ne paraisse pas trop brutale, après tout c’était de la curiosité et rien de plus.

J’avais écouté ses paroles, appréciant le fait qu’elle prenne le temps de m’expliquer ce qu’elle allait faire avant de le faire. Après tout, ce n’était sûrement qu’une simple entorse, comme elle l’avait elle-même dit, et elle s’engageait plus ou moins sur le fait que ce qu’elle allait faire ne serait pas douloureux. D’un point de vue purement technique, elle n’avait pas nécessairement besoin de me dire quoique ce soit, d’où le fait qu’elle le fasse fasse d’autant plus plaisir. Je m’étais contentée d’acquiescer avant de doucement enlever mes mains, appréhendant presque la douleur qui pourrait venir du fait que je la lâche. Et pourtant, ce n’était pas le cas, la douleur était la même que précédemment, constante et sans soubresauts. « Merci beaucoup. Tu.. Tu peux y aller. » Allez savoir pourquoi ce qu’il se passait m’intimidait autant. Evidemment, je savais parfaitement qu’il y avait la peur que je ne puisse absolument pas mettre les pieds au travail à cause d’une erreur pareille qui, à mes yeux, était une erreur de débutant. Mais… Je sais pas, je n’appréciais juste pas ça, à vrai dire, autant l’erreur que cette sorte d’appréhension.

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@Abigail Evans & Vittoria Spaziani

M’étant présenté à elle, je me doute bien qu’un moment ou un autre elle va en faire autant. Du moins, j’aimerais bien savoir son petit nom, mais elle n’en est en rien obligée de me dire comment elle s’appelle, mais ce serait tout de même plus facile. C’est ce qu’elle finit par faire, après quelques minutes de silence. Abigail, c’est un joli prénom. Tout comme elle, d’ailleurs. Je ne la connais pas beaucoup, certes, mais je peux déjà dire qu’elle soit quelqu’un de curieuse, puisqu’elle me demande d’où je viens. Sa question ne me pose évidemment pas de soucis, loin de là. Je pense cependant qu’elle a déjà deviné que je ne suis pas du pays. Il faut dire que mon identité, même si je lui ai simplement donnée mon prénom et mon joli accent, ne laisse que peu de place au doute à ce sujet.

« Enchanté, Abigail. Je viens d’Italie. »

Je ne veux pas la mettre dans une situation inconfortable, ni l'obliger à accepter mon aide ou quoi que ce soit, même si ça me fait plaisir de l’aider. Réellement. Je m’en voudrais de la laisser ainsi, sans lui proposer mon aide, alors que je peux probablement y faire quelque chose. Avec son accord, bien entendu. J’aurais sans doute aimé la rencontrer dans de meilleures circonstances, mais que voulez-vous… c’est la vie. Elle n’est pas toujours juste, malheureusement, j’en sais quelque chose à ce sujet.

Après qu’elle ai accepté mon aide et lui avoir expliqué ce que je vais faire, je lui laisse tout le temps dont elle a besoin pour retirer ses mains de sa cheville. Je ne sais pas trop pourquoi elle me remercie. Je n’ai encore rien fait, après tout. Je viens ensuite placer mes mains, là où était les siennes il y a encore quelques minutes et ausculte donc sa jambe, en douceur parce qu’il n’y a pas besoin de forcer, je dois juste pouvoir sentir au toucher si elle a des os cassés ou non. Et puis, je suis médecin. Je sais comment l’ont fait, sans faire de mal au patient. Cela ne dure pas très longtemps non plus et je ne sens pas d’os brisé alors, c’est une bonne nouvelle. Je prête également attention à ses réactions.

« Tu as de la chance, tu n’as rien cassé. Ton entorse sera guérie d’ici quelques jours, cependant en tant que médecin je préconise de ne pas faire de sport jusqu’à ce que ce soit complètement guéri. »

Évidemment, il y a quelque chose qu’elle peut faire en attendant, pour soulager la douleur.

« Tu peux mettre de la glace dessus pour aider, 20 minutes, 4 à 8 fois par jour, durant les premières 48 heures, mais pas directement sur la peau. Tu l’entoures d’abord avec un linge ou un emballage en plastique. D’accord ? »

Commencer maintenant serait l’idéal, mais malheureusement je ne me balade pas avec des poches de glace dans mon sac de sport. En revanche, il y autre chose que je peux faire pour l’aider à soulager la douleur qu’elle doit probablement ressentir suite à sa foulure

« Tu te doutes bien que je n’en ai pas sur moi, mais je peux te faire un bandage, si tu veux ? Ça aide à diminuer la douleur, à soulager l'articulation, et réduire le gonflement. Évite l’aspirine et les antalgiques trop fort également. Conseil de médecin. »

Je ne la force à rien cependant. Ce n’est qu'une proposition. Si elle ne veut pas, je respecte ce choix. J’enlève également mes mains de sa cheville, pour ne pas la mettre mal à l’aise en les laissant trop longtemps.