Ares & Abigail

Sorry, not sorry

La journée s’était terminée un peu plus tard que prévu aujourd’hui, entre les réunions et les dossiers à éplucher, autant dire que la journée avait été longue. Pour autant, j’adorerais rentrer chez moi et me prendre une bonne douche avant d’aller dormir, mais pour autant j’étais parfaitement consciente qu’avec ce foutu chauffe-eau qui faisait des siennes, j’avais plus de chances de me retrouver sous de l’eau glaciale au lieu d’une bonne douche bien chaude. Alors évidemment, j’aurais pu prendre ma douche au boulot, mais je préférais pouvoir être au calme, surtout que je me connaissais assez pour savoir que j’allais bien prendre mon temps. Alors une fois le poste de police quitté, je m’étais dirigé vers la seule autre adresse que je considérais plus ou moins comme la mienne : celle de mon frère. J’avais toujours les clés au fond de mon sac, simple précaution au cas où je décide de débarquer chez lui sans l’avoir prévenu, ce qui au final était la situation actuelle. J’y étais allée le plus rapidement possible sans pour autant y aller en courant, arrivant chez lui bien assez vite à mon goût. Clés insérées dans la serrure, je rentrais sans même toquer, un sourire s’étirant sur mes lèvres dès que j’arrivais dans l’entrée de la maison. « C’est moiiiiiii ! » La porte se referme derrière moi alors que je retire mes chaussures, surprise face au manque de bruit dans la maison. Un regard vers le sol me montre que ses chaussures sont là, ce qui veut dire que moi aussi. Je grimpe les marches deux à deux pour aller voir s’il n’était pas en train de dormir, entendant finalement le bruit de l’eau qui coulait depuis la salle de bain. Je poussais la porte sans me faire remarquer avant, évidemment, mon sourire ne faisant que s’agrandir une fois que je rentrais dans la pièce. « Coucou fréro ! Ça va ? Tu pourras me laisser de l’eau chaude ? Y en a plus chez moi, je veux pas devoir me taper une douche froide supplémentaire. »

Ares & Abigail

Sorry, not sorry

Je rentre de ma garde et après autant d’émotions, le simple fait d’être chez moi, me donne envie de pousser un cri de joie. J’ai hâte de pouvoir me poser devant un film, avec une bière et une pizza. Au moins, je pourrais me reposer un peu. La journée a été difficile en réalité, physiquement et moralement. Je me déchausse dans l’entrée, et je quitte ma veste sur le porte manteau. Je prends un grand verre d’eau, dans la cuisine rapidement pour boire et j’y abandonne mon sac d’affaires dans la cuisine, pour que je les mette à laver ensuite mais là, tout de suite j’ai besoin d’une douche. J’en ai vraiment besoin. Mais malgré tout je vais lancer la machine, au moins elle ne sera plus à faire. Je mets toutes mes affaires et je retire mon tee shirt du boulot pour le mettre avec. Je fonce jusqu’à ma chambre, et j’attrape des propres. Je pars ensuite dans ma salle de bain, et une fois à poil, je fonce sous l’eau chaude. Peut importe si je vide le ballon, je veux me détendre au maximum. Ça doit faire cinq minutes que je suis sous la douche quand j’entends une voix bien trop connue derrière le rideau de la douche.  « Salut Abi ! Tu as aucune notion d’intimité. Mais ça va et toi ? T’as pas encore fais changer ton chauffe-eau sérieux ? T’abuses un peu. » Je sors la tête du rideau pour pouvoir regarder ma sœur. Je lui fais malgré tout un sourire.  « Appelle un plombier ! » Je repars sous la douche et je savonne mon corps. Maintenant je suis un peu pressé par le temps, mais heureusement que je l’aime cette petite tête blonde. Je suis content qu’elle soit là en réalité, on se voit trop peu depuis quelques temps, et elle me manque. Depuis qu’on travaille tous les deux, on ne se voit plus comme avant, et ça me pèse un peu. Nos métiers sont dangereux, et j’ai peur pour elle, même si je ne dis rien. J’ai toujours peur pour elle, depuis que je l’ai abandonné et qu’elle a été enlevée.

Ares & Abigail

Sorry, not sorry

J’avais arqué un sourcil alors que je voyais sa tête dépasser du rideau, m’asseyant sur le meuble de l’évier au passage. Ouais, je faisais complètement comme chez moi, mais encore ? Toute façon, chez lui c’était chez toi, tout comme chez moi c’était chez lui, c’était plus ou moins une sorte d’évidence pour nous deux. J’haussais finalement les épaules avant de me décider à reprendre la parole. « Alors déjà, quelle intimité ? T’es mon frère, on a grandi ensemble, y a rien que j’ai jamais vu va. » Comme si j’allais le laisser faire comme si je dépassais les limites, bah tiens. Bon, ceci dit, peut-être que les dépassais, mais disons que c’était une question de point de vue, et j’estimais que je ne les dépassais pas. J’avais laissé un petit rire s’échappait d’entre mes lèvres alors qu’il me disait d’appeler un plombier. « Alors, déjà j’ai pas vraiment le temps de courir après les plombiers. Ensuite, t’es bien gentil, mais j’ai essayé, mais personne est dispo en ce moment, c’est un peu un enfer. » Ou plutôt, personne n’était disponible aux horaires qui m’arrangeaient. Alors évidemment, je pouvais faire en sorte d’être chez moi, quitte à travailler depuis la maison, ou alors arriver plus tard au boulot ou en repartir plus tôt que ce que je ne le faisais d’habitude mais.. Ouais, ok, j’avais du mal avec l’idée, est-ce qu’on pouvait vraiment me blâmer ? « Et toi le boulot, ça va ? » Ok, y avait mieux comme lieu de discussion, mais c’est pas comme si je comptais pas prendre sa place dès qu’il aurait fini, de toute façon.